Dom Allain Saint-Pierre


DOM ALLAIN SAINT-PIERRE

 (1959-)

 

Dom Allain Saint-Pierre est né à Ste-Anne-des-Monts, en Gaspésie (Canada), le 12 février 1959. Il fut baptisé le 15 du même mois, en la fête des saints Faustin et Jovite. Après des études primaires à l’École Champagnat, il a complété ses études secondaires à l’École Polyvalente Gabriel Le Courtois, toujours à Ste-Anne-des-Monts, de 1971 à 1976. Il entreprit ensuite une formation en musique, au CEGEP de Ste-Foy (Canada), de 1976 à 1978, avant de mener des études universitaires dans la même discipline, puis en théologie, à l’Université Laval de Québec (Canada), de 1978 à 1984.

 

Dès son enfance, Dom Allain Saint-Pierre souhaitait devenir prêtre et faisait preuve d’un exceptionnel sens de la compassion, étant particulièrement sensible aux personnes faibles ou exclues qu’il rencontrait. Ayant très tôt entendu l’appel, il ne trouva cependant pas, au sein de l’Église catholique romaine, le cadre éthique et liturgique qui lui paraissait approprié. L’imposition du célibat aux prêtres, notamment, lui paraissait contre-nature. Il se consacra donc aux arts, à la danse et à la musique notamment. Plus précisément encore, il se spécialisa dans l’enseignement du piano aux enfants aveugles, ce à quoi peu de gens de son entourage croyait. Il a pourtant développé une méthode adaptée à ce handicap et il a obtenu d’excellents résultats.

 

À la même époque, il entreprit parallèlement des recherches plus approfondies dans le domaine de la spiritualité, toujours en vue de répondre à cet appel intérieur, faisant quotidiennement le constat troublant, que le philosophe Gabriel Marcel avait formulé avant lui : «  Il y a en moi quelque chose que le monde ne peut pas combler. ». C’est à Québec, à l’occasion d’une conférence, qu’il rencontra pour la première fois Dom Charles-Rafaël Payeur. Ce dernier apportait à ses yeux un éclairage précieux sur les fondements du christianisme et sur la liturgie. Cette rencontre raviva de nouveau son appel au sacerdoce. Il commença donc à suivre les formations proposées, tant à Montréal, qu’à Sherbrooke et à Québec. Au rythme de deux week-end tous les mois, il a progressivement découvert une perspective qui lui a semblé particulièrement juste.

 

Ainsi, il fit sa demande de réception à la cléricature, en novembre 1986, auprès de l’Ordre religieux nouvellement fondé par Dom Charles-Rafaël Payeur. Sa demande ayant été acceptée, il devint le tout premier clerc de cet Ordre, et reçut la tonsure le 21 décembre de la même année. Peu de temps après, bien que cet Ordre eut été créé essentiellement pour ordonner des prêtres-ouvriers, il décida de se dédier entièrement à ses œuvres. Ceci étant, le jour où il prit la décision de tout quitter, pour s’installer au Siège International de l’organisation, à Stoke (Canada), et y commencer une « nouvelle vie », il reçut une proposition très importante. En effet, on lui offrit un poste de direction dans une école de musique. C’était l’aboutissement naturel d’un parcours professionnel de plusieurs années et la reconnaissance de ses dons de pédagogue. Il fut donc confronté à un choix difficile, mais l’appel de Dieu fut le plus fort.

 

Aussi, il se joignit définitivement à la jeune communauté de Stoke, le 10 août 1987. Il fut immédiatement nommé Secrétaire de l’Évêque, et commença à coordonner les activités de l’Ordre, en particulier les formations qui étaient alors dispensées. À compter de ce jour, il accompagna également son évêque, en Europe et ailleurs, dans ses tournées de conférences et dans ses voyages apostoliques. Il participa en outre à l’élaboration des voyages de recherche menés par Dom Charles-Rafaël Payeur, contribuant à leur élaboration, à leur mise en place et à l’encadrement des participants. Il participa enfin aux nombreux pèlerinages organisés dans les hauts-lieux sacrés de la chrétienté, toujours avec beaucoup de discrétion et d’efficacité.

 

Au cours de cette période, il reçut les Ordres mineurs, le sous-diaconat (21 septembre 1987) et le diaconat (18 octobre 1987). Ce cheminement ecclésiastique fut ponctué de moments très forts, où la gravité des engagements était pleinement mesurée et assumée. De très grands sacrifices personnels durent également être consentis, car son activité dans l’Ordre était ininterrompue. Il dut notamment renoncer à l’enseignement de la musique, qui était pourtant une passion, pour consacrer tout son temps, sept jours sur sept, à la coordination et à la mise en place des multiples activités de l’Ordre, l’équipe étant plus que réduite.

 

Dom Allain Saint-Pierre, peu sensible à la théosophie et aux doctrines ésotériques, comme l’avait été antérieurement son évêque, encouragea ce dernier à s’éloigner davantage encore de ces diverses doctrines pour se rapprocher du catholicisme. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’il fonda, avec lui, la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l'Évangéliste, qui fut érigée canoniquement le 27 décembre 1987. Il en rédigea les constitutions, sous la supervision de Dom Charles-Rafael Payeur, des constitutions qui furent adoptées et promulguées le jour même de la création de l’Ordre.

 

Quelque temps après, il reçut l’ordination presbytérale, soit le 26 mars 1989, à Québec (Canada), entouré des membres de sa famille et de ses amis. Plus de cent personnes lui ont ainsi témoigné leur affection et leur soutien. Un livret souvenir de la cérémonie fut édité pour l’occasion. Il participa ensuite à un voyage apostolique déterminant, à New York, le 30 août 1989, pour y rencontrer, au nom de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste, Mgr Bertil Persson, de l’Église Épiscopale Apostolique (The Apostolic Episcopal Church). C’est à ce moment qu’il rencontra pour la première fois, avec Dom Charles-Rafaël Payeur, Sa Béatitude le Patriarche Dom Luis Fernando Castillo Mendez. Il prit ensuite, avec son évêque, la décision très importante de rejoindre la communion des Églises Catholiques Apostoliques Nationales, ce qui fut fait le 15 juillet 1990.

 

Dans les jours qui suivirent, Dom Allain Saint-Pierre reçut de nouveau les Ordres mineurs, le sous-diaconat, le diaconat et le presbytérat, afin d’être considéré par l’Église Catholique Apostolique du Brésil comme étant validement ordonné, cette dernière ne reconnaissant pas les ordinations conférées par Dom Charles-Rafaël Payeur avant sa reconsécration dans la lignée catholique de Dom Carlos Duarte Costa. Ce fut un moment solennel que tous les membres de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste vécurent, unis et solidaires. Ce passage dans la communion catholique entama évidemment une nouvelle phase dans les activités. Dom Allain Saint-Pierre se consacra tout particulièrement à l’administration du sacrement du baptême. Ainsi, il célébra plusieurs centaines de baptêmes, principalement en France, où il lui arrivait de baptiser, toujours individuellement, pendant des journées entières. Il mit également sur pied une formation catéchétique pour les enfants, s’appuyant sur ses compétences en pédagogie. Il l’offrit notamment à Québec (Canada), pendant quelques années, mettant en place une crèche vivante à l’occasion des solennités de Noël.

 

En 2002, Dom Charles-Rafaël Payeur, voulant assurer sa succession, et reconnaissant le total dévouement dont il avait fait preuve envers l’Église, prit la décision de lui transmettre l’épiscopat. Pour assurer le bon déroulement de cette cérémonie de la plus haute importance, l’Archevêque-Primat de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste voulut que le sacre ait lieu dans la Cathédrale de Rio de Janeiro (Brésil), où l’Église Catholique Apostolique du Brésil avait été fondée en 1945 par Dom Carlos Duarte Costa. La consécration fut donc célébrée, lors d’une messe pontificale, le dimanche 15 septembre 2002, devant les fidèles de la paroisse. L’évêque consécrateur, Dom Charles-Rafaël Payeur, fut assisté, comme le prévoit le Pontifical romain antérieur au Concile Vatican II, par deux évêques co-consécrateurs, soient Dom Olinto Ferreira Pinto Filho, Évêque diocésain de Rio de Janeiro, et Dom Josivaldo Pereira de Oliveira, Évêque Coadjuteur de Rio de Janeiro. Dom Allain Saint-Pierre fut alors consacré comme Évêque Coadjuteur et Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste.

 

 

Consécration épiscopale de Dom Allain Saint-Pierre,

le 5 septembre 2002, à Rio de Janeiro (Brésil)

 

La validité de l’épiscopat reçu des mains consacrées de Dom Charles-Rafael Payeur est évidemment incontestable et incontestée. En effet, l’Archevêque Primat de la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste utilisa pour ce faire le Pontifical romain antérieur au concile Vatican II, dans la langue vernaculaire, comme son propre consécrateur l’avait fait, et célébra la consécration avec l’intention de faire ce que l’Église fait et a toujours fait en consacrant ses évêques et autres ministres. La bulle de consécration, signé par l’évêque consécrateur et les deux évêques co-consécrateurs, atteste clairement de cela.

 

Ceci étant précisé, si Dom Allain Saint-Pierre a toujours su montrer beaucoup de modestie en assumant ses fonctions auprès de l’Évêque de l’Ordre, il eut sans conteste une influence non seulement significative, mais vraiment déterminante, sur l’ensemble des activités de la communauté et sur son organisation. Depuis une dizaine d’années, il y exerce la fonction de cérémoniaire, lors des grandes liturgies. Il a également mis sur pied des formations d’éveil à la spiritualité, en s’appuyant notamment sur ses compétences musicales. Il le fait principalement en sensibilisant les participants aux différentes époques de l’histoire de la musique (antiquité, moyen-âge, renaissance, baroque, classique, moderne ou contemporaine), mettant en exergue les enjeux propres à chacune d’elles, et montrant comment les œuvres correspondantes peuvent contribuer à des éveils psycho-spirituels particuliers. Parmi ses œuvres de prédilection, on peut mentionner la Messe en si mineur, de Jean-Sébastien Bach, ou la Flûte enchantée, de Mozart, qui ont toutes deux été l’objet de nombreux cycles d’étude.

 

Il propose également des formations axées sur l’utilisation de certains instruments sacrés, comme le bol de cristal ou le bol tibétain. Il offre aussi des initiations au chant grégorien qui permettent de découvrir une pratique qui agit sur le plan physique, comme sur les plans psychique et spirituel. Cette cantilation traditionnelle de l’Église catholique permet en effet de vivre un travail psycho-spirituel exceptionnel. Dom Allain Saint-Pierre intervient enfin, dans le cadre de certains stages, pour initier les participants à des pratiques d’éveil qui concernent l’intégralité de la personne, proposant certains exercices plus corporels, comme la méditation sensitive unifiante. Ainsi, il a offert, et continue de le faire assez régulièrement, de multiples formations, tant au Canada qu’en France. Pensons notamment à son enseignement sur les douze pierres de la Jérusalem céleste, ou à celui sur les stations du chemin de croix qui sont alors considérées comme de véritables outils de travail sur les différentes problématiques liées aux blessures psychologiques.

 

Par ailleurs, il participe également aux cérémonies amérindiennes organisées, à Sherbrooke (Canada), par Dom Charles-Rafael Payeur, qu’il s’agisse du rituel de la pipe sacrée, ou de celui de la tente de sudation. Il intervient alors à titre de « porteur de pipe » ou de « gardien du feu sacré ». Sa sensibilité et son dévouement naturels pour accompagner tous ceux qui cherchent un chemin spirituel en font un intervenant apprécié et remarqué par tous ceux qui ont le privilège de travailler avec lui.

 

 

Dom Allain Saint-Pierre, lors d’une cérémonie amérindienne

 

En 2008, il a mis sur pied, avec Dom Charles-Rafaël Payeur, un vaste projet pour la Fraternité Sacerdotale Saint Jean l’Évangéliste. Ce projet comporte un volet social, un volet culturel et un volet religieux. Pour ce faire, l’Ordre a fait l’achat d’une église anglicane patrimoniale, au centre-ville de Sherbrooke (Canada), dont le bâtiment annexe a été entièrement rénové pour accueillir des personnes seules et en difficulté. Pour lui, ce volet social était non seulement très important, mais il s’agissait en fait de sa toute première motivation pour s’engager dans le projet, la solitude représentant à ses yeux la pire des épreuves. Grâce à une subvention importante du Ministère des Affaires Culturelles et de la Condition Féminine, octroyée par l’Honorable Christine St-Pierre, ministre du gouvernement libéral du Québec, la restauration de l’église sera bientôt achevée. Les sacrements y sont déjà célébrés, depuis mars 2008, en langue vernaculaire, et selon le rite tridentin. Le volet culturel est toujours en voie de concrétisation. Dom Allain Saint-Pierre souhaite notamment organiser des concerts de musique classique et de chant chorale dans l’église.

 

 

« Le Prieuré », le bâtiment annexe de l’église

servant à l’accueil de personnes seules et en difficulté